Homo sapiens est un très jeune enfant dans l’histoire du vivant : il n’a que 300 000 ans.

Nous sommes, nous aussi, une petite enfance.

Les oiseaux en ont 150 millions, c’est 500 fois plus!

Les lichens existent depuis 600 millions d’années; les algues, 3 milliards.

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Et si nous concevions ces vivants-plus-qu'humains comme nos arrière-grands-parents?

Comme des ancêtres bienveillants qui en ont forcément beaucoup à nous transmettre sur nos façons de cohabiter avec le monde?

Et si nous apprenions, nous aussi, le temps long, lent, nécessaire?

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En 2022, Les Chemins errants ont entamé un cycle de recherche en art relationnel, à ciel ouvert.  À travers une série de 11 laboratoires et résidences en Estrie, au Saguenay, à Montréal, aux Îles-de-la-Madeleine, nous avons provoqué des rencontres intimes entre le vivant, le territoire et l’enfance.  Nous avons convié des tout-petits de 1 an à 5 ans, une pléiade d’artistes, un audio-naturaliste, des éducateurs petite enfance et des adultes à se déposer dans le territoire, à côtoyer la fragilité.

 

Ensemble, nous avons pisté des renards, épié les corneilles.

Nous avons arpenté les paysages sonores de la forêt.

Nous avons regardé s’ébattre des volées d’outardes en migrations. 

Nous avons bouilli le squelette d’un chevreuil.

Nous avons bu des potions de sapinage, tourné nos regards vers la canopée, surpris des bavardages d’écureuils affolés.

Curieux, patients, à l’affût, blottis dans le vivant, nous nous sommes… ENSAUVAGÉS.

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